Il n'est pas étonnant que plusieurs hommes souffrant de troubles éjaculatoires manquent de confiance sur le plan sexuel et tendent à s'inquiéter de leur performance. C'est dommage parce que cette forme d'anxiété nuit elle-même au fonctionnement sexuel et mène souvent à l'impuissance psychologique chronique.

Les éjaculateurs précoces, perturbés par leur trouble, se sentent diminués chaque fois qu'ils éjaculent trop vite. Chaque expérience négative les convainc qu'ils sont des "perdants", ce qui augmente par le fait même leur anxiété. Alors, la prochaine fois que ces hommes font l'amour, ils sont encore plus craintifs et vulnérables. Or si un homme essaie de fonctionner tout en étant anxieux et nerveux, il sera enclin à souffrir d'impuissance. En effet, il est physiquement très difficile, voire impossible pour un homme de conserver une érection quand il est sous un état de stress.

L'érection est causée par une haute pression sanguine au niveau du pénis. Quand un homme est stimulé sexuellement, les artères de son pénis se dilatent et laissent plus de sang y affluer. Au même moment, les canaux de sortie du sang sont bloqués. Cela emprisonne le sang dans le pénis avec assez de pression pour le gonfler et le faire durcir. Mais si un homme devient nerveux en faisant l'amour, l'adrénaline et la noradrénaline, ces "hormones d'urgence", sont relâchées dans le corps humain. Elles atteignent le pénis en moins d'une seconde et inversent le processus d'érection. Les vaisseaux sanguins du pénis se resserrent, ce qui ne permet plus au sang d'y entrer, tandis que les vaisseaux de sortie se dilatent, ce qui ramollit le pénis en laissant s'échapper le trop-plein de sang.

Les hommes pour qui la performance est importante et qui ont un contrôle éjaculatoire insuffisant, sont confrontés à un réel dilemme. Ils peuvent choisir soit d'abandonner la bataille et de jouir simplement trop vite, ce qui les attriste, soit de fournir un effort suprême pour retenir leur éjaculation jusqu'à ce que leur partenaire jouisse. Ils risquent ainsi de devenir nerveux au point de laisser s'échapper l'adrénaline et de perdre leur érection, ce qui est encore pire. J'ai vu ce type d'anxiété se transformer en un cercle vicieux : la peur d'échouer suivie de l'échec, provoquant une anxiété de performance et des troubles érectiles constants.